Nombreuses sont les personnes à se plaindre que leur arthrose se réveille par temps de pluie. Plus fort, des genoux ou des épaules seraient capables de prédire la météo… Croyance populaire ou vérité médicale ? Douleur arthrosique et temps froid ou humide sont-ils vraiment liés ? Une étude australienne lève le voile…
Une étude sur l’arthrose du genou
L’arthrose se réveille-t-elle par temps de pluie ou de brouillard ? Les changements de températures sont-ils néfastes aux articulations ? Des chercheurs australiens se sont très sérieusement penchés sur la question…
Dans leur étude, publiée en 2016, ils ont évalué le risque de survenue de crises douloureuses sur des sujets atteints d’arthrose du genou, en fonction de la température extérieure, du taux d’humidité, de la pression atmosphérique et des précipitations.
345 malades ont été recrutés et suivis pendant 3 mois. En cas d’exacerbation de la douleur par rapport à leur douleur de base, ils devaient renseigner un site web dédié. Parallèlement, les données météorologiques étaient collectées par les scientifiques auprès du bureau australien de Météorologie.
Pas de lien avéré entre arthrose et météo
Pendant la période de l’étude, 171 participants ont souffert d’au moins une crise douloureuse. Il s’agissait à 64 % de femmes ; la moyenne d’âge était de 62 ans.
Après analyse des différentes données, l’étude a révélé qu’il n’y avait aucune association entre l’aggravation de la douleur dans l’arthrose du genou et la température, le taux d’humidité, la pluie ou la pression atmosphérique… Excepté pour… les fortes chaleurs : une température excédant 30°C entraînait plus de crises que par temps doux (10 à 20°C). Ce phénomène n’était cependant pas assez marqué pour être statistiquement significatif.
Alors, les personnes se plaignant de douleurs par temps de pluie affabulent-elles ? Plus simplement, elles associent sans doute leurs crises d’arthrose au mauvais temps quand la météo est chagrine, et à… rien quand il fait beau… perpétuant ainsi l’adage.
Les chercheurs australiens nuancent cependant les résultats de leur étude en précisant que des observations réalisées sous des climats plus rigoureux pourraient donner des résultats différents. En effet, lors de cette expérimentation, la température est rarement descendue en dessous de 10 °C.
Rhumatologues lapons, à vos baromètres…
Isabelle V., journaliste scientifique