L’intérêt des corticoïdes dans l’arthrose érosive des mains

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Rédigé par Estelle B. et publié le 30 juillet 2019

Les mains sont l’une des cibles malheureusement privilégiées d’une maladie articulaire bien connue, l’arthrose. Récemment, des chercheurs hollandais ont étudié l’efficacité et la tolérance de faibles doses d’un corticoïde sur l’arthrose érosive des mains. Ils ont présenté leurs conclusions lors d’un récent congrès sur les maladies articulaires à Madrid.

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Arthrose des mains et corticoïdes

L’arthrose des mains est une pathologie articulaire dégénérative, à la fois fréquente et potentiellement très invalidante. L’inflammation de l’articulation est très souvent impliquée à la fois :

  • Dans la douleur décrite par les patients ;
  • Dans l’évolution de la maladie observée par les examens radiographiques.

Pour réduire l’état inflammatoire des articulations touchées par l’arthrose, les médecins disposent des médicaments corticoïdes. Récemment, des chercheurs hollandais ont étudié l’efficacité et la tolérance de l’un d’entre eux, la prednisolone, chez des patients atteints d’arthrose érosive des mains.

Un traitement corticoïde court et à faibles doses

Les chercheurs ont inclus dans leur étude 92 patients, atteints d’arthrose érosive des mains, selon les critères de l’American College of Rheumatology, et avec une douleur non soulagée. Ces patients ont été aléatoirement répartis en deux groupes :

  • Un groupe de 46 patients a reçu 10 mg par jour de prednisolone pendant 6 semaines, puis des doses régressives pendant 2 semaines et enfin aucun traitement pendant 6 semaines ;
  • Un groupe contrôle de 46 patients ont reçu le placebo.

À savoir ! Les critères diagnostiques de l’American College of Rheumatology pour l’arthrose érosive des mains sont les suivants :

  • Au moins 4 articulations interphalagiennes présentant des nodules ;
  • Au moins 1 articulation interphalangienne avec œdème modéré ou érythème
  • Et au moins 1 articulation interphalangienne avec un signal positif au doppler énergie ou une synovite de grade ≥ 2 à l’échographie.

La douleur liée à l’arthrose des mains était évaluée à différents moments de l’étude (2, 4, 6, 8 et 14 semaines), pendant et après le traitement corticoïde.

Cibler l’inflammation articulaire pour soulager le patient

Six semaines après le début du traitement, le score moyen de la douleur avait diminué de 21,5 points dans le groupe prednisolone, contre 5,2 points dans le groupe contrôle. En dehors de la douleur, d’autres paramètres s’étaient significativement améliorés grâce au médicament corticoïde :

  • Le score de capacité fonctionnelle ;
  • Une amélioration significative de la synovite ;
  • L’évaluation globale du patient ;
  • La qualité de vie.

Cependant, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes au niveau de la force de préhension ou du signal au doppler énergie.

Sur le plan de la tolérance, les effets indésirables étaient similaires dans les deux groupes. Après 14 semaines, les différences entre les deux groupes de patients avaient disparu, suggérant que les effets bénéfiques de la prednisolone sont transitoires.

Cette étude hollandaise montre des effets positifs de traitements courts à base de faibles doses de corticoïdes sur l’arthrose érosive des mains. Un tel résultat confirme l’intérêt de cibler l’inflammation articulaire pour soulager la douleur des patients et améliorer leur qualité de vie.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Low-dose prednisolone in patients with hand osteoarthritis (HOPE) : Results from a randomised double-blind placebo-controlled trial. EULAR. Consulté le 28 Juillet 2019.