L’arthrose de la hanche, ou coxarthrose, touche selon l’INSERM environ 10% des personnes âgées de 65 à 75 ans. Rapidement très invalidante, elle peut nécessiter à terme la mise en place d’une prothèse de hanche. Pour soulager les douleurs liées à ce type d’arthrose, différents traitements antalgiques sont proposés. Une récente étude s’est penchée sur l’efficacité de l’un d’entre eux, l’injection de corticoïdes.
Contre les douleurs liées à l’arthrose de hanche
Face à l’arthrose de la hanche ou coxarthrose, il n’existe actuellement que des traitements visant à soulager les douleurs liées à la maladie, systématiquement accompagnés de mesures hygiéno-diététiques (contrôle du poids corporel, pratique d’une activité physique régulière, précautions pour le port de charges, …).
Les traitements antalgiques utilisés dans la prise en charge de l’arthrose de hanche sont les suivants :
- Le paracétamol en première intention ;
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), en cas de poussée inflammatoire, soit par voie orale, soit en application cutanée ;
- L’injection de corticoïdes.
Des traitements de fond existent, mais leur efficacité reste très limitée. De nouveaux médicament sont actuellement en développement et pourraient cibler des facteurs de croissance des nerfs impliqués dans la douleur.
Infiltration ou injection ?
L’administration de corticoïdes est l’une des alternatives envisagées pour soulager les douleurs liées à l’arthrose de hanche. Actuellement, elle s’effectue au moyen d’une infiltration de corticoïdes directement à l’intérieur de l’articulation de la hanche, avec un guidage échographique. Cette alternative reste ponctuelle, puisque le nombre d’injections est généralement limité à 3 par an par articulation touchée.
Une autre modalité d’administration des corticoïdes pourrait constituer une alternative à l’infiltration dans l’articulation : l’injection intramusculaire dans le muscle fessier. Si l’injection intramusculaire s’avère aussi efficace que l’infiltration intra-articulaire, cette administration pourrait être réalisée plus facilement, sans les contraintes de mise en œuvre de l’infiltration.
Afin d’évaluer l’efficacité de cette nouvelle technique d’administration des corticoïdes, des chercheurs néerlandais ont récemment mené une étude sur 106 patients, âgés de plus de 40 ans (âge moyen : 64 ans) et présentant les caractéristiques suivantes :
- Une coxarthrose confirmée par des examens radiologiques ;
- Des symptômes d’arthrose de la hanche depuis au moins 6 mois ;
- Une douleur cotée à au moins 3 sur une échelle de 0 à 10.
Une efficacité sur la douleur deux semaines après l’injection
Sur l’ensemble des patients inclus dans l’étude, 68 % étaient des femmes et 70 % présentaient des symptômes depuis plus d’un an. Les patients ont été aléatoirement répartis en deux groupes :
- 52 ont reçu une injection intramusculaire de triamcinolone;
- 54 ont reçu un placebo.
Deux semaines après l’injection, les chercheurs ont noté que la douleur au repos était inférieure chez les patients traités par le corticoïde par rapport au placebo. Les critères de l’indice WOMAC (Western Onatario McMaster), qui sert à évaluer l’arthrose de la hanche, étaient significativement améliorés 4, 6 et 12 semaines après l’injection. Ces critères étaient notamment :
- La douleur ;
- La douleur à la marche ;
- L’état fonctionnel de la hanche ;
- La rigidité de l’articulation.
En ce qui concerne la tolérance, 19 patients traités par le corticoïde ont présenté des effets secondaires modérés suite à l’injection, en particulier :
- Des démangeaisons ;
- Des maux de tête ;
- Des bouffées de chaleur.
Si l’injection intramusculaire de corticoïde semble, d’après cette étude, une alternative intéressante à l’infiltration intra-articulaire, d’autres études sont nécessaires pour confirmer son efficacité et sa sécurité d’emploi sur un plus grand nombre de patients. Une telle administration de corticoïdes pourrait à terme élargir les possibilités thérapeutiques de l’arthrose de la hanche, avec une mise en œuvre plus facile que l’infiltration.
Estelle B. / Docteur en Pharmacie