Destruction des cartilages des vertèbres
- la couche superficielle du cartilage se fissure, les cellules (chondrocytes) disparaissent et meurent sans être renouvelées.
- la couche intermédiaire va se fissurer. Les cellules chondrocytaires vont alors réagir en se multipliant et en se regroupant en petites colonies pour tenter de réparer les fentes. Cette phase de tentative de réparation se traduit par une hypertrophie du cartilage avec augmentation de son épaisseur.
- la couche profonde est atteinte par les fissures qui vont se prolonger jusqu’à la zone calcifiée puis à l’os.
- la quantité des fissures augmente. Ceci aboutit à la disparition du cartilage, laissant l’os à nu. L’os va alors lui-même s’user.
L’arthrose correspond donc à une destruction progressive du cartilage à la suite de fissures qui vont de la surface vers la profondeur. Toutes les zones du dos peuvent être touchées par l’arthrose (lombaire, thoracique, cervicale). Aussi, chaque articulation de chaque vertèbre peut être affectée : cela dépend strictement des contraintes que le dos subit de façon chronique. A titre d’exemple, un individu qui aura tendance à cambrer le bas du dos va émettre des contraintes supérieures sur les apophysesdes vertèbres lombaires.
Les autres tissus
Parallèlement à la destruction du cartilage, les autres tissus de l’articulation vont être affectés.
En effet, les débris de cartilage envahissent peu à peu le liquide synovial. La membrane synoviale réagit en les résorbant : elle devient très active et s’enflamme. Il apparaît alors une synovite. Cette synovite est à l’origine de l’augmentation de la quantité de liquide synovial correspondant à un épanchement synovial.
Par ailleurs, la membrane synoviale ne pourra plus fabriquer un acide hyaluronique normal, ce qui va augmenter les difficultés de mouvement et diminuer les capacités d’amortissement du cartilage de la hanche.
Les becs de perroquet
L’augmentation des pressions subies par l’os va entraîner une réaction de défense et une tentative de réparation de ce tissu. Cette réparation, caractéristique de l’arthrose, se traduit par l’apparition d’ostéophyte (excroissance osseuse) ou bec de perroquet bien connu et redouté des patients. Il s’agit ainsi plutôt d’une réaction positive visant à la réparation du cartilage. L’absence de celle-ci est l’une des caractéristiques des formes d’arthrose à évolution rapide.
A contrario, les formes d’arthroses à évolution lente vont progressivement développer des ostéophytes pour stabiliser l’articulation. Dans l’arthrose du dos, les becs de perroquet sont typiques sur les bords du cartilage des articulations avec les disques intervertébraux.
Souvent inaperçus, les ostéophytes peuvent devenir douloureux s’ils sont trop imposants. Leur croissance peut provoquer le pincement d’une racine nerveuse de la moelle épinière par l’articulation. Ce pincement se manifeste par une sensation d’engourdissement dans les bras ou les jambes. On retrouve également ce genre de phénomène dans l’affaissement des disques intervertébraux (voir photo ci-contre).
L’inflammation
Parallèlement aux phénomènes mécaniques de l’arthrose, apparaissent des substances vectrices d’inflammation (phospholipase, prostaglandines, monoyde d’azote, radicaux libres, protéases, enzymes de destruction, interleukines, diverses autres cytokines, facteurs de croissance). Ce phénomène inflammatoire aggrave en fait l’usure de l’os.