Ce 17 septembre est la journée mondiale de l’arthrose. Lors de conférences, rencontres et animations, il sera question de mieux comprendre la maladie et d’évoquer les enjeux de la Recherche sur cette pathologie chronique des articulations qui touche actuellement 10 millions de Français. Revenons sur une innovation très prometteuse mise au point par des chercheurs américains de la Cornell University : un gel lubrifiant synthétique testé cliniquement sur le modèle animal.
La lubricine, une glycoprotéine qui protège l’articulation des chocs
Les traitements actuels pour l’arthrose sont des traitements uniquement symptomatiques. Ils ont plusieurs objectifs dont : diminuer la douleur par la prise d’agents médicamenteux, maintenir la mobilité de l’articulation et dans le pire des cas, mettre en place une articulation artificielle, une prothèse.
Augmenter la mobilité et réduire la douleur peut se concrétiser par la réalisation d’infiltration de différents produits.
Les molécules injectées au niveau de l’articulation peuvent être des anti-inflammatoires (corticoïdes) ou de l’acide hyaluronique, une molécule assurant; entres autres, la viscosité du liquide synovial des articulations.
À savoir ! Toutes les articulations peuvent être concernées par l’arthrose avec, par ordre de fréquence : la colonne vertébrale, les doigts, le genou et la hanche. Cependant, les autres articulations comme l’épaule, le coude, le poignet, la cheville peuvent être aussi sujettes à l’arthrose.
Actuellement, les chercheurs de l’université de Cornell ont mis au point un lubrifiant synthétique se rapprochant de la lubricine naturel.
La lubricine est un lubrifiant naturel des articulations qui agit en mode « limite ». Par opposition au mode « hydrodynamique » (quand l’articulation est en mouvement), le mode « limite » correspond au mode pendant lequel l’articulation subit de fortes pressions. Ces fortes pressions peuvent être occasionnées pendant la réalisation d’une course à pied ou d’un saut.
A ce moment, la lubricine, qui contient des sucres retenant l’eau, se lie à la surface du cartilage pour agir comme une « éponge » en absorbant l’énergie mécanique des chocs.
Une lubricine synthétique testée sur le modèle animal
Avec l’âge ou lors de lésions traumatiques (déchirure d’un ligament du genou) ou, la sécrétion de cette lubricine au niveau des articulations diminue. Conséquence : le frottement entre les différentes parties de l’articulation s’intensifie et l’arthose peut apparaître quand les lésions du cartillage sont trop importantes.
Afin de restaurer la lubrification en « mode limite », les chercheurs en ingénierie biomoléculaire de l’université Cornell d’Ithaca, encadrés par David Putnam, ont mis au point une molécule synthétique imitant la structure et la fonction de la lubricine.
Cette macromolécule réduit le coefficient de frottement du cartilage, dans des conditions de mode limite, à un niveau équivalent à la lubricine naturelle.
Actuellement, les chercheurs testent l’efficacité de cette molécule sur des modèles animaux d’arthrose, et notamment le modèle canin.
Si ces travaux se révèlent positifs, le matériau synthétique pourrait être rapidement commercialisé pour un usage vétérinaire.
Ensuite, les chercheurs devront poursuivre leurs études avec ce lubrifiant synthétique sur l’homme. Ils devront aussi déterminer dans quelles mesures ce traitement pourra être mis en place pour agir comme un traitement préventif ou curatif de l’arthrose.
Julie P., Journaliste scientifique