Depuis quelques années, les injections intra-articulaires de plasma riche en plaquettes ont fait leur apparition dans le traitement de la gonarthrose. Les premiers résultats d’une étude pilote, c’est-à-dire de phase II et préliminaire à une étude de plus grande ampleur, sont en faveur d’un bénéfice du plasma riche en plaquettes et en leucocytes (LR-PRP) dans le traitement de l’arthrose. Mon Arthrose détaille pour vous les conclusions de cette étude préliminaire, publiée dans la revue Regenerative Medicine.
L’arthrose : des traitements symptomatiques uniquement
L’arthrose est la maladie articulaire la plus fréquente, atteignant 8 à 15 % de la population française. Sa fréquence augmente avec l’âge. Cette pathologie chronique est liée à une destruction du cartilage formant l’articulation et une inflammation articulaire. La symptomatologie associant raideurs, douleurs et gonflements de la région atteinte peut devenir invalidante au quotidien.
A ce jour, aucune thérapeutique n’a fait la preuve de son efficacité quant à la guérison de l’arthrose. Les traitements restent symptomatiques, à visée antalgique et/ou anti-inflammatoire, mais non spécifiques du rhumatisme arthrosique et sans effet réel sur l’évolutivité de la maladie.
Les infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique occupent une place centrale dans la prise en charge de l’arthrose en pratique courante et sont recommandées par la Société Française de Rhumatologie pour la prise en charge de la gonarthrose. Néanmoins, les recommandations internationales ne sont pas unanimes quant à leur utilisation.
Le LR-PRP dans le traitement de l’arthrose
Le plasma riche en plaquettes et leucocytes correspond à la partie liquide du sang, le plasma, et à la fraction plaquettaire et leucocytaire du sang. A partir d’une simple prise de sang, une technique spécifique de centrifugation permet de recueillir une partie du plasma contenant la majorité des plaquettes sanguines, et les globules blancs, sans conserver les autres cellules du sang que sont les globules rouges, et de le réinjecter dans l’articulation du patient. Les plaquettes sanguines viennent s’agglutiner dans les lésions articulaires, libèrent localement des facteurs de croissance et permettent ainsi la reconstitution d’un tissu fonctionnel, favorisant la cicatrisation.
Si des injections intra-articulaires de LR-PRP se sont avérées bénéfiques pour les patients atteints d’arthrose du genou, aucun essai clinique n’a, jusqu’alors, permis d’évaluer avec précision et objectivité leurs effets thérapeutiques.
Des chercheurs du Baylor College of Medicine de Houston ont donc mené une étude pilote concernant l’efficacité précoce du LR-PRP, évaluée à la fois sur des critères subjectifs rapportés par les patients, mais aussi sur des tests fonctionnels objectifs. Douze patients présentant une arthrose du genou ont bénéficié d’une injection unique de LR-PRP, intra-articulaire, administrée sous guidage échographique.
Le LR-PRP : des premiers résultats intéressants
Les données d’efficacité du LR-PRP ont été évalué précocement (6 semaines après administration du traitement), sur plusieurs critères objectifs et subjectifs.
Il y a eu une amélioration significative des échelles de timed up and go test, test qui consiste à demander au patient de se relever de la position assise, marcher trois mètres pour ensuite revenir sur ses pas (tourner à 180 degrés) et s’assoir à nouveau. Les données de mesure étaient rendues via des technologies de capteurs portables placés sur le patient. En plus d’une meilleure mobilité fonctionnelle, ont également été mis en évidence une amélioration des paramètres d’équilibre, une diminution des douleurs, et amélioration de la qualité de vie.
On notait par ailleurs des améliorations de l’amplitude des mouvements et des paramètres de marche, mais les résultats étaient non significatifs.
Ces premiers résultats doivent bien évidemment être confirmés par des travaux de plus grande ampleur, mais s’avèrent néanmoins particulièrement intéressants pour le traitement de la gonarthrose.
Yasmine B., rédactrice scientifique
